Le français suivra

En una semana tendremos nuestro Club de lectura, y, en unos meses, el Club de cine y literatura. Pero alguien estará leyendo, compartiendo y escuchando, ya no dentro de un espacio virtual, sino más bien de uno cósmico. Irina, este texto es para ti/para vos.

Miles de ganas de compartir

Conocí a Irina por medio de un mensaje desde la página web de la escuela que decía así: “Hola. Me gustaría registrarme en su grupo y practicar mi español. Por favor, hágame saber cómo y cuándo puedo empezar. Gracias, Irina”.

Días después, nos encontramos para que Irina hiciera un examen de nivelación, y saber si podía o no participar de nuestro Club… Mi sorpresa fue enorme. Irina, no sólo hablaba muy bien español, sino que era una lectora voraz, culta, pero, sobre todo, llena de ganas de compartir.

Esa tarde, hablamos de todo: de literatura (que ella me recomendó escrita en muchas lenguas y que yo le recomendé sólo en español), de música clásica (ella era una eximia profesora de piano), de la vida, de la muerte.

Irina Ratsutsky en nuestros clubes

Por supuesto, Irina se unió a nuestros clubes. Lo que pueda decir sobre su participación, intercambio, presencia, es solamente mi opinión, queestoy segura compartimos quienes estuvimos con ella allí: Kariane, Bela, Maryse, Sophie, Dimby, Lú, Sara y Christelle.

Irina era una persona plena, plena de todo: de libros, de cine, de música, de vivencias, de historias. Entonces, sus aportaciones eran maravillosas, porque concatenaba una idea con otra, una lectura con otra, una pasión con otra. Nos dejó también en el blog una recomendación de su escritora preferida: Isabel Allende.

La vida y la muerte enteras

Ahora, ella ya no está, o, por lo menos, no la vemos físicamente. Hace unas semanas, se fue a nadar y el mar quiso llevársela, o eso es lo que me gusta pensar. Como saben, adoro el mar. Por eso, se torna difícil comprender por qué se la llevó, claro, como se torna difícil entender la vida y la muerte enteras. Nos quedará esa duda, que, quizás, en algún momento, se resuelva, o, mejor dicho, la resolvamos.

Irina: siempre te extrañaremos, siempre, siempre, siempre. Y, desde mí, nunca te olvidaré. Eso, dalo por seguro.

PD: Quiero contar una historia, que no sé si Irina alcanzó a escribir, pero ella me la contó oralmente y me gustaría que quede aquí registrada. En uno de nuestros encuentros, ella me narró una secuencia de la historia de su familia. Su abuela, la mamá de su papá, tuvo que escapar del nefasto régimen nazi. Durante esa huida, su abuela estaba amamantando a una de las hermanitas pequeñas y, también, a su papá. Pero, en el camino, la bebé murió y a la abuela se le fue la leche. Ante la posibilidad de que el papá de Irina muriera de hambre, una de sus hermanas mayores, encontró una cabra y lo alimentó. Gracias a este acto, Irina llegó a este mundo.

Version française (Gracias enormes a la revisión de Kariane St.)

Pour Irina

Dans une semaine, nous nous réunirons pour notre club de lecture et, dans quelques mois, pour notre club de cinéma et de littérature. Mais quelqu’un lira, partagera et écoutera, non plus dans un espace virtuel, mais dans un espace cosmique. Irina, ce texte est pour toi.

Mille désirs à partager

J’ai rencontré Irina par le biais d’un message provenant du site web de l’école: «Bonjour, j’aimerais m’inscrire dans votre groupe et pratiquer mon espagnol. Veuillez m’indiquer comment et quand je peux commencer. Merci, Irina.”

Quelques jours plus tard, nous nous sommes rencontrées pour qu’Irina passe un test de niveau afin de savoir si elle pouvait ou non rejoindre notre club… Ma surprise a été énorme. Non seulement Irina parlait très bien l’espagnol, mais elle était aussi une lectrice vorace, cultivée, et surtout pleine d’envie de partager.

Cet après-midi-là, nous avons parlé de tout: de littérature (qu’elle me recommandait dans plusieurs langues et que je ne recommandais qu’en espagnol), de musique classique (elle était une excellente professeure de piano), de la vie et de la mort.

Irina Ratsutsky dans nos clubs

Bien entendu, Irina s’est jointe à nos clubs. Ce que je peux dire de sa participation, de ses échanges, de sa présence, n’est que mon opinion, qui, j’en suis sûre, est partagée par ceux d’entre nous qui étaient également là avec elle: Kariane, Bela, Maryse, Sophie, Dimby, Lú, Sara et Christelle.

Irina était une personne pleine, pleine de tout: livres, cinéma, musique, expériences et histoires. Ses contributions étaient donc merveilleuses, car elle reliait une idée à une autre, une lecture à une autre, une passion à une autre. Elle nous a également laissé une recommandation sur le blog de son écrivaine préférée: Isabel Allende.

Le tout de la vie et de la mort

Aujourd’hui, elle n’est plus là, ou en tout cas nous ne la voyons plus physiquement. Il y a quelques semaines, elle est allée nager et la mer a voulu l’emporter, du moins c’est ce que j’aime à penser. Comme vous le savez, j’aime la mer. Il est donc difficile de comprendre pourquoi elle l’a emportée, bien sûr, tout comme il est difficile de comprendre la vie et la mort dans leur ensemble. Nous resterons avec ce doute qui, peut-être, à un moment donné, sera résolu, ou plutôt, que nous résoudrons.

Irina: tu nous manqueras toujours, toujours, toujours, toujours. Et moi, je ne t’oublierai jamais. C’est certain.

PS: Je voudrais raconter une histoire, que je ne sais pas si Irina a écrite, mais elle me l’a racontée oralement et j’aimerais qu’elle soit consignée ici. Lors d’une de nos rencontres, elle m’a raconté une séquence de l’histoire de sa famille. Sa grand-mère, la mère de son père, a dû fuir l’infâme régime nazi. Au cours de cette fuite, sa grand-mère allaitait l’une de ses petites sœurs ainsi que son père. Mais en cours de route, le bébé est mort et le lait de la grand-mère s’est épuisé. Face à la possibilité que le père d’Irina meure de faim, l’une de ses sœurs aînées a trouvé une chèvre qui l’a nourri. C’est grâce à ce geste qu’Irina est venue au monde.